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 Les Écoles Rituelles (madhâhib) dans le Sunnisme

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themuslima70
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MessageSujet: Les Écoles Rituelles (madhâhib) dans le Sunnisme   Les Écoles Rituelles (madhâhib) dans le Sunnisme EmptyMar 7 Nov - 23:07

Les Écoles Rituelles (madhâhib) dans le Sunnisme



Les Quatre écoles sunnites qui existent encore de nos jours sont les suivantes : Mâlikite, Hanafite, Chafi'îte et Hanbalite. Mais d'autres ont existé dans un passé plus lointain, notamment avant le raz-de-marée Mongol, qui n'a pas entraîné que des destructions matérielles, mais aussi un appauvrissement culturel de la civilisation musulmane (et Arabe en particulier).

Pour preuve, cette affirmation de l'Imam al­Suyûtî (mort en 911 H. / 1515 ap. J.-C..), dans son ouvrage « Le Retour de jésus » : « Mais le plus étonnant encore, c'est de s'interroger sur les quatre rites. Est-il venu à l'esprit que les rites de cette loi religieuse se limitent seulement à quatre doctrines fondamentales? Il faut savoir pourtant que le nombre de ceux qui recourent à l'effort personnel (Ijtihâd), en matière de loi religieuse, est illimité et que chacun, parmi les compagnons et leurs successeurs immédiats, avait sa propre doctrine ou son école juridique. En effet, on comptait à leur époque pas moins de dix écoles ou rites ayant leurs propres chefs et leurs manuels bien établis. Car, en plus des quatre rites fondamentaux, il y a ceux de Sufyan ibn `Uyayna, de Sufyan al-Thawri, d âl-Layth ibn Sa'd, d'Ishaq ibn Rahawayya, d'Ibn Jarir et d'Ibn Daoud. Chacun d'eux avait ses propres disciples qui adoptaient sa thèse et appliquaient sa doctrine. Donc, si les doctrines et les écoles juridiques sont nombreuses, pour quelle raison s'est-on limité aux quatre rites ? ».

Par ailleurs, à l'époque des anciens (Compagnons et Suivants), le Madhhab (rite) pratiqué et enseigné par `Ali, son épouse Fatima, leurs enfants Hassan et Hussein et leurs partisans (qu'on appellera les Chiites) n'était pas considéré par les autres musulmans comme un rite hérétique, mais « sunnite », c'est-à-dire conforme à la Sunna prophétique, les divergences étant seulement, alors, politiques. Ce n'est qu'à la suite du fossé creusé par des générations de lutte fratricide entre les Alides et les Omeyyades que la distinction rituelle se renforça, au point que chaque courant regardait l'autre comme hétérodoxe.

Ceci dit, les différences entre les « branches » du monde musulman (sunnite, chiite et kharidjïte) sont, du moins à l'origine, moins doctrinales que politiques, et même de nos jours, chaque année, des Musulmans de toutes les tendances prient dans la même mosquée côte à côte à La Mecque.


Les quatre rites sunnites


En ce qui concerne les quatre rites sunnites subsistant de nos jours, ce sont:

L'école Malikite


C'est le Rite (madhhab) ancien par excellence, à côté du rite Hanafite, si l'on excepte les écoles Chi'ites (dont beaucoup se sont constituées tardivement et par opposition entre elles, principalement au sujet de la reconnaissance de leurs Imams successifs). Le rite malikite est la somme de l'enseignement reçu puis transmis par l'Imam de Médine, Mâlik Ibn Anas, né et mort à Médine (94 H.- 179 H).

L'Imam Mâlik fut un disciple direct des Compagnons du Prophète (Salla Allah ‘alih wa Salam) et notamment de Sahl Ibn Sa'd. Il étudia aussi auprès de Ja'far as-Sâdiq et connut Abû Hanifah. Il fut l'auteur du premier traité de droit musulman, al-Muwatta' « La Voie Aplanie » ou « La Voie rendue aisée», qui est aussi le premier recueil de hadiths. L'Imam Mâlik était donc l'héritier principal de la plus ancienne école d'exégèse coranique fondée par le Compagnon `Ubay al-'Ansâri (mort en 28H.) à Médine, la Ville du Prophète (Salla Allah ‘alih wa Salam), qui était naturellement la mieux placée en tant que dépositaire des «traditions connues» (hadith Mashhûr).

Dans la définition du Droit (fïqh) musulman, cette école, après le Coran, admet comme sources (Oussoul), la sunna prophétique, mais presque exclusivement basée sur les seuls hadiths qui sont connus de l'ensemble de la première communauté médinoise, car, au-delà, la science du hadith a donné lieu à des polémiques sans fin entre les docteurs de l'Islam. Le consensus ('ijmâ') s'est ensuite néanmoins rapidement établi, dans le sunnisme, sur l'exactitude des deux recueils authentiques (sahîh) d'Al-Bukhârî et de Muslim, ainsi que l'ont constaté des chroniqueurs anciens, auxquels se réfère notamment Ibn Khaldûn (mort en 808 H). Les bases juridiques de cette école sont donc bien sûr avant tout le Coran (comme pour les autres écoles d'ailleurs), puis la sunna, connue principalement par les coutumes médinoises (Adât al-Madîna), mais aussi le consensus des savants ('ijmâ'), l'opinion personnelle (ra'y) qui découle de la réflexion (fikr) et de l'effort d'interprétation personnelle (Ijtihâd), ainsi que le raisonnement par analogie (qiyâs).

Et bien qu'elle soit assez scrupuleuse sur le plan de la pratique religieuse (notamment des cinq piliers fondamentaux de l'Islam), cette école est aussi, avec l'école hanafite, la plus ouverte et la plus souple dans son adaptation aux différentes réalités locales et temporelles (la coutume, `ourf), à la réflexion personnelle et à l'évolution du monde. Elle est donc mieux en mesure d'appréhender les adaptations nécessaires d’une façon dédramatisée et efficaces. Et surtout cette école, à la suite de son fondateur, homme humble et scrupuleux, a une motivation fondamentale, une intention (niyya) tournée avant tout vers la préservation de l'unité de la oumma, préférant cultiver ce qui réunit que de rechercher des solutions juridiques qui pourraient diviser. Cela la distingue notamment de l'école hanbalite (à partir d'Ibn Taymiya), plus vindicative, et qui a souvent pris le risque de susciter des fitna (trouble, division) au nom de la recherche de solutions juridiques.

Cette École sunnite malikite est répandue autour du golfe Arabo-Persique, au Soudan, en Afrique du Nord et de l'Ouest.


L'école Hanafite


Cette école a été fondée par l'Imam `Abu Hanifa à Bagdad (mort en 150 H) Il était d'origine irakienne mais vivait en Perse. Sa jurisprudence prend, comme source première, le Coran, puis les seuls hadiths admis par l'ensemble de la communauté (Abû Hanifa a récusé beaucoup de hadiths qui lui semblaient douteux), partageant le même souci et la même doctrine essentielle que Mâlik en ce qui concerne les fondements du Droit. Il admet également l'opinion personnelle (Ra'y) et l'Ijtihâd (l'effort de recherche personnelle), car Allah - qu'Il soit exalté - a créé l'homme doué de raison et Il appelle constamment Sa créature intelligente à raisonner.

Soutenue par les Abbassides, les Seldjoukides et les Ottomans, l'école hanafite s'est enracinée principalement chez les non-arabophones, au Moyen-Orient (principalement en Turquie), en Chine. Considérée par certains commentateurs comme plus « ouverte » que les autres écoles, on lui a reproché aussi parfois une « imitation servile » (taqlîd) des choix juridiques du passé, pouvant figer sa capacité d'adaptation aux réalités contingentes en perpétuelle mutation.


L'école Chafi'ite


Cette école s'est inspirée de l'Imam Chafi'î (mort au Caire en 204 H) Après avoir voyagé dans tout l'orient arabe et étudié les doctrines Mâlikites et Hanafites, il créa une synthèse avec pour souci de clarifier l'articulation des sources de la loi musulmane, pour l'appliquer aux événements contemporains. Il a réuni ses théories dans son ouvrage al-Riçâla (l'Epître).

Selon lui, les sources du Droit doivent être :

- Le Coran.

- Le hadith (sans toutefois donner de priorité à la coutume traditionnelle de la communauté, priorité qui caractérisait les précédentes écoles d'Irak et d'Arabie, et notamment de Médine, comme le faisait l'Imam Mâlik).

- Le Qiyâs (raisonnement et déduction par analogie, mais qui n'intervient selon lui que lorsque les deux premières sources de la loi ne donnent pas de réponse sur une question précise ou nouvelle).

- L'Ijma' (consensus des compagnons, puis dans les générations suivantes, consensus des savants religieux de la communauté, ce qui dans la pratique est assez difficile à réaliser). Quand au ra'y (raisonnement personnel), il est écarté purement et simplement des sources du droit musulman, contrairement aux deux écoles précédentes. Ceci a sans doute eu pour effet de figer l’Ijtihâd.

Cependant, on peut dire toutefois que l'Imam Châfi'î a eu le souci légitime de brider certains effets extrêmes du ra'y et de l'Ijtihâd dont quelques-uns se servaient parfois en dépit du bon sens, sans profonde connaissance du Coran et de la sunna héritée des anciens, pour tenter de justifier des interprétations hasardeuses du Livre, voire des innovations blâmables qui allaient se cristalliser bientôt sous la forme de l'hérésie rationaliste et intolérante du Mu'tazilisme.

Puis, avec le temps et l'influence des deux premières écoles, un recentrage s'est peu à peu opéré dans cette école, pour donner un peu plus de poids au consensus (Ijma') des savants, ce qui libère partiellement l'Ijtihâd de la stricte dépendance au hadith (considéré jusque là par cette école comme la norme absolue de la sunna).

Cette école s'est implantée en Arabie, au Nord de l'Égypte, en Afrique de l'Est et dans tout l'Orient : Inde, Indonésie, Malaisie, Thaïlande, Viêt-nam, Philippine.


L'école Hanbalite


Cette école se réclame d'Ahmad Ibn Hanbal (mort en 241 H), est pratiquement née du conflit qui a opposé Ibn Hanbal aux Mu'tazilites (rationalistes hellénisants passablement intolérants) et aux autorités politiques qui soutenaient alors les Mu'tazilites. La réputation d'Ibn Hanbal s'est forgée durant ces événements au cours desquels il fut persécuté et emprisonné sans jamais se renier. En fait, Ibn hanbal était principalement un spécialiste du hadith (un traditionniste, un rapporteur des traditions prophétiques). C'était aussi un traditionnaliste scrupuleux qui se méfiait du ra'y (opinion personnelle) et du qiyâs (analogie), car, selon lui, ils avaient ouvert la porte à l'hérésie mu'tazilite, source d'innovations pécheresses et de division de la communauté. La polémique qui l'opposa à ces derniers, au sujet de la nature du Coran, et qui lui valut la persécution, donna dès le départ à cette école une teinte contestataire, alors que dans sa doctrine, Ibn Hanbal privilégiait surtout la sunna (la coutume communautaire héritée des anciens formés par le Prophète (Salla Allah ‘alih wa Salam) et ses compagnons et suivants et l'unité communautaire, en bon sunnite.


Cette école se développa ensuite et ses missionnaires apportèrent leur madhhab dans des contrées lointaines, notamment dans le nord de l'Iran où allait naître le Cheikh Abd al-Qâdir al Jilânî (mort en 1166 ap. J.-C.), grand organisateur du soufisme confrérique.


Un siècle plus tard naissait le théologien Ibn Taymiyya (mort en 727 H). Son approche est sensiblement différente de celle du fondateur Ibn Hanbal. Avant même l'intérêt de l'unité communautaire, la recherche de solutions juridiques semblent primer chez lui. Il intervient notamment auprès des Princes arabes lors de la conquête mongole, pour dénoncer l'apathie des Chouyoukh des confréries soufies, qui voient, dans le nouvel envahisseur, l'expression de la colère d'Allah - qu'Il soit exalté -, d'autant plus que les Tatares se sont converties à l'Islam (après avoir - il est vrai - ravagé l'orient arabe). C'est sans doute en grande partie son nationalisme arabe qui lui fait alors traiter les nouveaux maîtres Mongols d'hypocrites, et il parvient à entraîner des princes arabes dans la résistance, malgré l'attitude réservée des confréries soufies.


Dans cette lutte, les arabes subissent d'effroyables pertes irrémédiables, mais fait paradoxal, en affaiblissant considérablement la puissance du déferlement mongol vers la Méditerranée, ils sauvent de fait de justesse leur ennemi héréditaire, l'auteur des croisades, à savoir le monde chrétien occidental qui n'était pas en mesure, à cette époque, vu son retard militaire et son extrême morcellement politique, de résister au raz de marée Asiatique.


Serait-ce donc par son attachement ethnique et culturel, c'est-à-dire en fin de compte par, un chauvinisme digne de la Jahiliya (période de l'ignorance pré-islamique des Arabes), qu'Ibn Taymiyya a agi ? En ce cas, il aura simplement poussé les Arabes à faire de leurs propres corps et cadavres, l'ultime rempart pour sauver leurs ennemis trinitaristes qui les persécutaient depuis sept siècles ! Et pour les sauver de quoi ? De l'Islamisation qu'aurait pu entraîner l'invasion des mongols (convertis) en Europe ! Ce qui aurait stoppé, entre autre, la reconquista des fanatiques catholiques en Espagne...


Mais Allah - qu'Il soit exalté -, fidèle à Son éternelle Coutume, ne favorise pas un peuple rebelle, qui préfère sa nationalité, sa race ou sa langue, à sa religion, alors que la seule noblesse réside dans la piété, conformément à Sa Parole.


Par ailleurs, l'intransigeance dogmatique d'Ibn Taymiya, son rigorisme sourcilleux, a assurément fait dévier après lui cette école dans une voie particulièrement austère. Ce qui n'enlève rien aux qualités intrinsèques de ses ouvrages.

Cette école Hanbalite se cantonne désormais essentiellement en Arabie Saoudite où elle a donné naissance à une nouvelle école : le wahhabisme, qui est un hanbalisme réformé entièrement ésotériste. Mais la puissance financière saoudienne permet à cette tendance de s'exporter un peu partout dans le monde.


En écartant le ra'y et le qiyâs des sources du droit musulman, le hanbalisme (et surtout sa variante wahhabite) a été accusée de « fossiliser» la jurisprudence dans « l'imitation aveugle » (taqlid) du passé, de plus en plus décalée par rapport aux réalités environnantes, ce qui a fait apparaître trop souvent l'Islam comme une religion plutôt socialement rétrograde, alors qu'elle était à la pointe du progrès social durant la mission du Prophète (Salla Allah ‘alih wa Salam).
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